Témoignages
« Une production artistique, ça se prépare administrativement »
Musicien, professeur de théâtre, comédien, metteur en scène ou plus récemment vidéaste, Ricardo Guinée ne s’arrête jamais de créer. « Ça fait 25 ans que je suis dans le spectacle », se rappelle ce couteau suisse de la scène. Spécialisé dans le jeune public, notamment dans le rock pour enfants via son groupe, « Ricardo et les Ziko's », il rend régulièrement visite à ARTES où il suit un parcours de formation très varié. « J’essaie de me former au minimum tous les deux ans », nous explique Ricardo, qui suit, au moment où nous écrivons ces lignes, un parcours de formation en communication digitale. Nous en avons profité pour l’interroger sur son expérience avec ARTES, commencée en 2007.
Tu dis être attaché au fait de te former tous les deux ans. En quoi est-ce important pour toi ?
« Déjà, parce que c’est un droit à la formation que l’on a en tant qu'intermittent du spectacle. J'ai fait un petit peu de tout chez ARTES, beaucoup d'administratif, de la communication, de la diffusion, du droit du travail… Ça me permet de rester dans les clous, et aussi de rencontrer des gens. Des fois, c’est bien de lâcher ce que tu es en train de faire. La formation aide à se vider la tête. Mais c’est surtout une façon de rester en veille sur tout ce qu’il se passe dans le milieu du spectacle en général. »
Te former régulièrement est une manière d’accompagner ta pratique artistique ?
« Oui, je me forme à tout ce qui est à côté. Quand tu es artiste, tu fais plein de métiers dont celui de gérer tes spectacles. J’ai aussi fait des formations techniques, pas forcément avec ARTES, mais j’aime savoir comment tout fonctionne. Ça m'apporte un suivi général. Comme ça, je ne suis à la rue sur rien. Je connais tout le milieu du métier, de la technique à l’administratif, en passant par l'artistique, bien sûr.
Il faut bien être conscient qu’une production artistique, ça se prépare administrativement. Il faut aller chercher des sous, et une fois qu’on l’a, il faut gérer l'argent, s’occuper des salaires… Il y a plein de choses à faire. Me former régulièrement me permet de bien comprendre ce qui se passe, tout le temps. »
Tu as parlé des rencontres que tu as faites en formation, en quoi elles sont importantes ?
« Parce qu'il y a plein de milieux différents dans le spectacle, artistique, technique, administratif. Et puis, parfois, ça permet de continuer à travailler ensemble. Par exemple, je suis encore en relation avec des collègues que j'ai rencontré lors de la formation chargée de diffusion. On se refile des plans, on se demande des infos.
Ça permet de savoir aussi comment les gens travaillent. Parce que le milieu administratif n'est pas le même que le milieu technique, et l’artistique est encore différent. Chaque domaine a son propre fonctionnement. Bien connaître les problématiques de chacun me paraît essentiel. Ça permet de bien comprendre tout ce microcosme. »
Tu as participé à deux reprises à la formation « Réussir sa mission de chargé.e. de diffusion », avec plus de 10 ans d’écart entre les deux modules. Pourquoi ? Et y as-tu constaté des évolutions ?
« Dans le contenu, non, pas véritablement. C'était une formation qui fonctionnait déjà très bien il y a 10 ans, je ne crois pas qu’il y aurait beaucoup d’intérêt à en changer le contenu. En tout cas, je ne m’attendais pas à ce que ce soit différent. La première fois que je l’ai faite, c’était pour pouvoir travailler avec mes chargés de diffusion, savoir comment ça allait se passer. Quand je l’ai refaite il y a un an et demi, c’était dans un objectif différent. J’avais besoin d’en remettre une couche pour faire tourner moi-même mes spectacles. Parce que c’est le nerf de la guerre : une fois que tu l’as monté artistiquement, derrière, il faut réussir à trouver des dates. »